Au cœur de toute relation, le besoin du pardon

L’offense est universelle, la réconciliation ne l’est pas

S’il existe des choses inacceptables, cela ne veut pas dire que le pardon ne soit pas une nécessité simplement vitale.

Pour mieux le comprendre, Olivier Clerc rappelle ce que le pardon n’est pas. Ainsi, et contrairement à ce qu’on pourrait penser et qui freine la possibilité du pardon, pardonner ce n’est pas

  • oublier, sinon ce ne serait pas si grave,
  • cautionner l’erreur ou la faute,
  • attendre que l’autre me demande pardon, sinon on risque parfois d’attendre l’éternité,
  • se réconcilier, car parfois on coupera les ponts avec celui qu’on pardonne.

Le pardon, c’est quoi alors ?

Pardonner c’est

  • soigner la blessure de mon cœur,
  • me laver de ce qui me colle à l’âme,
  • m’ouvrir à la vie malgré tout.

Pas facile ! Cela demande des étapes, et des décisions

  • vouloir ne plus entretenir ma souffrance,
    la ressasser indéfiniment,
  • me dire que oui, je suis blessé, et savoir de quoi,
  • désirer pardonner pour trouver la paix et la foi dans la vie,
  • entamer un chemin qui m’échappe mais auquel je suis favorable
  • même s’il prend du temps pour qu’enfin je me sente guéri, et peut nécessiter d’être accompagné.

Pascal Ide nous montre que le pardon n’est pas une utopie inaccessible

Il nous propose de faire appel à deux altérités constructives de la personne

  • Le sens de l’autre: se mettre à l’écoute de l’offenseur, sachant que « le pardon n’est pas l’oubli du passé, il est le risque d’un avenir autre que celui imposé par le passé ou la mémoire. » Christian Duquoc,
  • Le sens du temps : la vie appelle à un travail de deuil régulier pour intégrer le réel et les offenses subies, sachant que refuser le pardon, c’est détruire progressivement son humanité propre.

Le bien commun, qui est supérieur à l’intérêt individuel, est plus réaliste que la vengeance, qui est illusoire :

  • on n’en voit plus le terme, elle est incontrôlable, irascible et destructive
  • elle replie sur le passé
  • sa satisfaction est brève.

Le pardon est un chemin, il prend du temps. Le pardon est un acte d’amour qui restaure la communion des personnes blessées par une offense.

Les dix commandements de la réconciliation, Cardinal Danneels

  1.  Nous accepter nous-mêmes tels que nous sommes et avec joie.
  2. Prendre en compte ce que nous avons reçu plutôt que ce qui nous manque.
  3. Remercier plutôt que de se plaindre.
  4. Dire du bien des autres et le dire à haute voix.
  5. Ne jamais se comparer aux autres : une telle comparaison ne conduit qu’à l’orgueil, et à la désespérance, sans rendre heureux.
  6. Vivre dans la vérité sans craindre d’appeler bien ce qui est bien et mal ce qui est mal.
  7. Résoudre les conflits par le dialogue et non par la force : garder en soi les rancœurs ne peut qu’enfermer dans la tristesse.
  8. Dans ce dialogue, commencer avec ce qui rassemble, et n’aborder qu’après ce qui divise.
  9. Faire le premier pas de la réconciliation avant le soir.
  10. Etre persuadé que pardonner est plus important que le fait d’avoir raison.

Les commentaires sont clos.