Instantanéité, immédiateté, urgence menacent la qualité de nos échanges

Comment tu me parles ?

« On ignore au lieu de demander, on prend au lieu de donner, on refuse au lieu de recevoir, on garde au lieu de rendre », Alain Caillé.

« Les échanges sont gouvernés par le sentiment, l’émotion. On s’est habitués à appeler ou à envoyer un mail dès que l’on pense à quelqu’un. Alors que lorsqu’on pense à l’autre sans l’exprimer immédiatement, quelque chose peut se forger. C’est comme cela que la poésie d’amour est née ! ».

La communication par « sms » ou « post » perd la présence physique de l’interlocuteur (ton, expressions du visage, gestes qui modulent les mots).

Le non et para verbal utiles à la compréhension mutuelle sont évacués.

« Trois façons de vivre le temps sont apparues : l’immédiateté découle de la possibilité d’avoir la réponse dans l’instant et l’urgence du délai d’exigence de résultat »,

L’urgence autrefois cantonnée au médical a envahi le domaine économique, la vie professionnelle et personnelle.

Série du journal La Croix en février 2019

« Si l’on collabore pour faire, on coopère pour savoir. « 

« Notre époque est marquée par un paradoxe : nous vivons simultanément le règne de la collaboration et le recul, peut-être même le déclin, de la coopération. Le problème est général et profond : la coopération est aujourd’hui dévorée par la collaboration. Or des sociétés collaboratives d’où l’esprit de coopération disparaît sont des sociétés frénétiques mais dévitalisées, nerveuses mais instables, et finalement conservatrices, car incapables d’innovation et d’adaptation. »

 

La collaboration est utilitariste, elle vise à augmenter l’efficacité, alors que la coopération est émancipatrice, elle multiplie la connaissance. L’auteur repère une crise des institutions de la coopération en trois visages :

1) « l’épidémie de solitude »

2) le sabotage social de multinationales qui contournent les règles fiscales et le droit social et découragent la coopération

3) le brouillage des horizons : l’avenir de la coopération est floué par une transition numérique qui stimule le court terme en face d’une crise écologique qu’on ne prend pas à bras le corps.

 

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